Déjà lors du premier confinement, de nombreux professionnels de l’aide à la personne ont pu constater une augmentation du stress et des angoisses. Stress quasi inévitable pour certains, quand pour d’autres le confinement s’est avéré bénéfique.

Un stress lié au confinement et à l’isolement:

Le phénomène de stress stimule un état de vigilance permanent dans le cerveau qui alimente ruminations et inquiétudes. Phénomène d’autant plus marqué lorsque les personnes sont socialement isolées et vivent seules.
Le confinement, est vécu par certaines personnes comme un enfermement sur eux même, faisant face à leurs angoisses présentes ou existentielles.
Les activités professionnelles, sociales ou sportives se sont soudainement à nouveau arrêtées pour laisser place à un grand vide inhabituel. Perte de repères temporels et rythme journalier à réinventer seul : personne pour encadrer, orchestrer ce qui habituellement pouvait être contesté ou contestable, et devient de notre propre responsabilité. Paradoxe d’une liberté initialement revendiquée et d’une forme de liberté « imposée » par le covid-19. Liberté d’organiser nos journées, nos activités ou nos « non-activités », nos soirées, nos sorties, nos nuits. Pseudo liberté que d’aucuns ressentent fortement comme un enfermement physique lié à l’obligation de remplir une attestation de sortie. Là encore, paradoxe d’une pseudo-liberté que certains outrepassent et que d’autres n’osent plus s’autoriser par respect des règles ou par peur des autorités comme de la maladie.    

Avant même son entrée en vigueur en France, des études portaient sur les effets des quarantaines mises en place contre le SRAS et la Covid-19 en Chine montrant une augmentation du stress, de l’anxiété, dont les symptômes sont entre autres la perturbation des cycles de sommeil et de nombreuses insomnies.

 


Au-delà de ces symptômes courants, de nombreux stress post-traumatiques 

  • Stress et incapacité d’agir :

Le confinement, a créé des peurs compréhensibles : peur de perdre son emploi, crainte de se déplacer pour aller travailler, mais aussi des peurs moins compréhensibles, générées par cette période d’inactivité ou d’activités « recomposées ».
Ce sont souvent les personnes qui disposent de plus de temps pour penser, qui se retrouvent parfois confrontées à la déprime ou à l’anxiété.

    •   Stress du personnel médical

    Lors de la première vague, de nombreux personnels médicaux ont vécu la crainte d’une contamination pour eux-mêmes ou leur famille par manque de protection. Directement au cœur de l’épidémie, et de l’affolement hospitalier face aux réquisitions des unités rebaptisées « unité covid-19 » ils sont confrontés à la fois à « l’état d’urgence », la suractivité et parfois au sentiment « d’incapacité ».
    Certains chefs de service ont vécu des situations bien pires encore quand il a fallu prioriser l’accès aux soins en fonction de l’âge des patients, choix qui vouait ainsi certains à une mort imminente au profit de patients plus jeunes.
    Comment sortir indemne de telles situations que l’on pourrait comparer à des situations de guerre, où l’ennemi est imprévisible et les symptômes tellement différents d’un patient à l’autre. 

     

     

    • Stress de l’hospitalisation ou deuil au sein des familles

    Durant ce temps, de nombreuses personnes vivent l’envers de ce décor « sordide » par l’hospitalisation d’un proche en réanimation dans des conditions extrêmes d’isolement. Alors que tournent en boucle dans les médias les chiffres alarmants des nouvelles hospitalisons et les photos de ce que vivent ou ont vécu les personnes intubées. Photos bien loin de rassurer les proches mis à l’isolement. 
    Durant ce dernier printemps, d’autres ont dû enterrer leurs êtres chers dans la plus stricte intimité, parfois même sans avoir pu revoir le corps du défunt, une épreuve supplémentaire quand on connait tout le cérémonial habituel que nos civilisations ont su développer pour entourer les familles endeuillées.
    Certains récits me font encore froid dans le dos, en imaginant ce qu’ont du ressentir les familles, urgence de sortir le corps des unités hospitalières, urgence des services funèbres à gérer un enterrement en comité restreint,  sentiment de « pestiférés »pour la famille atteinte, voir de sidération.
    Ces personnes, à l’annonce du re-confinement ont pu voir leur douleur réactivée. D’autres subissent encore les conséquences de ce virus dans leur chair : difficulté, même au bout de parfois 6 mois, à respirer correctement, arythmie cardiaque, essoufflement, fatigue, restent leur quotidien sans avoir de réponses précises du corps médical sur le délai de récupération.


    L’EMDR, une solution pour atténuer ce stress-post-traumatique du covid-19

    L’EMDR ( eyes movement desensitization et reprocessing) est ce que l’on appelle la thérapie par les mouvements des yeux.
    Son principe est de réactiver les micro mouvements que font nos yeux naturellement durant notre sommeil et plus particulièrement lors de la période de rêves. Ce phénomène permet de classer nos souvenirs en en libérant la charge émotionnelle. Durant une séance, la personne va laisser venir spontanément les « souvenirs obsessionnels, comme par exemple des images, des bruits entendus ou encore certaines paroles » qui continuent à être présente dans leur tête. Ces souvenirs envahissants sont accompagnés de sensations physiques qui sont réactivées à chaque fois qu’ils vont revoir l’image, réentendre le bruit ou la parole.
    Le thérapeute va donc demander à la personne de  repenser à son blocage et de ressentir ce qui se passe dans le corps, puis d’évaluer le niveau de gêne et la cognition négative que la personne a installée au moment où elle a vécu « ce stress ». Puis le thérapeute à l’aide de mouvements des yeux ou de tapotements sur les genoux va aider l’inconscient de la personne a dépassé ce blocage.
    Une séance d’EMDR est « bouclée »lorsque la personne est capable de parler de ce qu’elle a vécu de façon plus paisible, sans se laisser déborder par ses émotions. L’EMDR est une thérapies brève car en quelques séances la personne se libère émotionnellement, retrouve une qualité de vie mais également de sommeil, réinstalle des croyances positives et retrouve une énergie vitale propice à elle-même et son entourage.
    L’EMDR est une thérapie psycho-corporelle dans le sens où durant les séances, le thérapeute va permettre à l’inconscient de digérer tel évènement « traumatisant » parfois connu ou même « inconnu » sans passer par l’analyse, ni jugement de ce que vit la personne : juste une connexion aux ressentis corporelles et ses blocages mentaux.   

    Vous voulez en savoir plus sur l’EMDR, n’hésitez pas à lire mes précédents articles :

    Stress post-traumatique : ses effets sur le corps et le cerveau 

    Des mouvements oculaires pour dépasser un traumatisme